Qu’est-ce que le glissement épiphysaire ?
Le glissement épiphysaire consiste en la séparation de manière spontanée de l’épiphyse et de la diaphyse du fémur proximal, au niveau du cartilage de croissance, avant qu’il ne se ferme. La disjonction épiphysaire peut aussi être traumatique, correspondant à un fracture Salter Harris de type I.
Le syndrome est rencontré plus fréquemment chez les chats que chez les chiens, avec une prédominance chez les jeunes chats mâles en surpoids et castrés à moins de 6 mois. La stérilisation précoce a été démontrée comme facteur retardant la fermeture de la physe et est potentiellement liée à la dysplasie physeale.
Les Maine Coons mâles âgés de 1,0 à 2,5 ans présentent environ 12 fois plus de risques de développer un glissement épiphysaire de la tête fémorale d’après les études.
Comment le diagnostiquer ?
Le diagnostic se fait par radiographies des hanches et une vue en « grenouille » est souvent nécessaire. On observe une incongruence entre la tête et le col fémoral et un décalage entre la métaphyse et l’épiphyse, ou bien un épaississement du cartilage de croissance si la fracture n’est pas déplacée.
Une fracture bilatérale oriente le diagnostic vers un glissement épiphysaire plutôt qu’une disjonction traumatique, dans laquelle un seul côté est le plus souvent atteint.
Quel est le traitement ?
La disjonction épiphysaire fémorale proximale, qu’elle soit spontanée (glissement épiphysaire) ou traumatique (fracture Salter Harris de type I), nécessite une prise en charge chirurgicale.
Principe de la technique chirurgicale :
La technique recommandée en première intention consiste à réduire et stabiliser la fracture à l’aide de broches.
La prise en charge dépend de la chronicité de la fracture : après 2 semaines, cette technique peut ne plus être indiquée dû au changement osseux et vasculaires au niveau de la fracture.
Autres options de traitement :
– Résection de la tête et du col fémoral
– Prothèse totale de hanche
– Traitement conservateur (cageothérapie) lorsque la fracture n’est pas déplacée et que la prise en charge chirurgicale est impossible (facteurs cliniques ou économiques).
Soins postopératoires et pronostic :
Le pronostic de récupération fonctionnelle après le brochage est très bon (80-90%). L’animal doit être au repos strict pendant 6 à 8 semaines afin d’éviter la migration des broches, en particulier au niveau de l’articulation coxo-fémorale.
Les complications possibles sont une infection, une mauvaise union ou non union fracturaire (10%) ou une rupture ou un délogement des implants nécessitant une deuxième intervention chirurgicale. Des radiographies de contrôle sont effectuées à 8 semaines pour confirmer la consolidation osseuse et l’absence des complications.
Les broches sont généralement laissées en place mais peuvent être retirées par la suite en cas de complications ou de gêne, une fois que l’os est cicatrisé.